Pourquoi nos marques sont-elles devenues si peu créatives et moins influentes sur la société ? (Partie 1)
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Au commencement, il n’en était pas ainsi
Nous l’avons vu presque tout le long de notre histoire. Les marques commerciales, témoins de notre parcours en tant que nation, y ont joué un rôle majeur. Par exemple, la cigarette Belgica, les bières témoins de l’indépendance, les babouches et sandales ‘’ tata Leki aleki awa ‘’ produit par Bata, les pagnes Vlisco ou Sotexki dont le célèbre ‘’ Mon Mari est capable’’ … suffisent à elles seules pour raconter chronologiquement un pan notre histoire.
Plus récemment, il fut un temps où la dernière accroche de campagne de la marque Primus, Skol ou airtel pouvait devenir tout de suite l’expression populaire du moment. ‘’ Guy ! Obandi ? ‘’ (Séquence culte d’un ancien spot TV de la marque des préservatifs Prudence) … Les pauses publicités entre deux séquences du télé film du soir étaient des moments désirés et savourés avec passion par le téléspectateur. La pub était un autre spectacle dans le spectacle.
Aujourd’hui, avec l’explosion des contenus via le digital, la prolifération des chaines télé, le spectateur hyper sollicité est devenu très capricieux. Il n’a plus le temps de consommer attentivement la pub. A ses yeux, les marques existent sans vraiment exister. Le spectateur ressent une aversion à l’endroit de la pub devenue pour lui un obstacle à son divertissement. Conséquence, les marques ne sont plus au cœur des échanges du quotidien et la publicité paraît de plus en plus à tous les niveaux comme un parasite à éjecter au plus vite. Le public préfère et recherche des contenus qui l’intéressent !
S’il est vrai certes que la destinée des marques commerciales est d’abord et avant tout d’ordre lucratif, il n’en demeure pas moins que dans leur appréhension sociologique, elle s’étend à un rôle plus large qui est celui d’agent culturel. Comme tout acteur à part entière de la société, les marques ont-elles aussi leurs visions du monde, une philosophie et à ce titre, ont vocation d’alimenter, contribuer et même influencer les sujets du débat public.
- Les marques aujourd’hui sans impact : autopsie d’une descente aux enfers A l’ère de la rupture des usages occasionnée par le boom du digital, la routine dans l’usage quotidien de vieux templates – Do brief) et le manque des données fiables sur l’évolution des cibles et des marchés ont constitué un véritable écran de fumée qui a empêché les responsables de communication de voir que le décor du jeu était en train d’être complètement changé.
Quand ils s’en sont aperçus (en retard), ils se sont alors empressés d’ajouter le tiret : supports réseaux sociaux dans le même template Do brief alors qu’il en fallait plus pour comprendre l’esprit et bien s’adapter à la nouvelle donne.