A côté de la guerre qui sévit sur les montagnes de l’Est de la République Démocratique du Congo entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et le mouvement rebelle M23 soutenu par le Rwanda, une autre guerre d’une autre forme s’est déclarée sur les réseaux sociaux principalement sur Twitter, entre les internautes congolais indignés et révoltés par cette énième agression rwandaise déguisée et une armée numérique organisée, certainement déployée par les services d’intelligence Rwandais.

Depuis les accusations portées par la RDC contre le Rwanda à la suite de l’arrestation de deux soldats rwandais à Bihumba, dans le territoire de Rutshuru, qui est situé à plus de 20 kilomètres de la frontière rwandaise, les Congolais vivant à Kinshasa et ceux de la diaspora s’organisent comme jamais avant pour dénoncer et faire entendre notre version des faits auprès de l’opinion tant nationale qu’internationale souvent manipulée par des puissants lobby médiatiques engagés par les ennemis de la RDC.

On peut noter parmi les principales actions :

• La création de plusieurs hashtags pour dénoncer l’agression rwandaise avec notamment quelques-uns qui se sont les plus démarqués : #RwandaIsKilling #agressionrwandaise #stopkagame , #kagameIskilling
• La création d’un space par le compatriote Seth Kikuni avec le concours de certains autres congolais en réaction avec un autre créé par des Rwandais. Notez que le space congolais a réuni plusieurs milliers des congolais vivant au pays et ailleurs pendant plus de 7 heures sur la thématique : « Comment vaincre l’insécurité à l’Est de la RDC »
• Le lancement par POLITICO.CD d’une plateforme spéciale dédiée au relais de l’actualité sur l’agression rwandaise.
• La dénonciation publique des personnalités et célébrités qui soutiennent le Rwanda et ses mensonges notamment l’ancien diplomate Peter Pham qui, après la pression des congolais, a du faire un rétropédalage sur son tweet qui soutenait les arguments rwandais publiés dans un communiqué officiel. Il y a aussi le comédien Jay Mavix qui a perdu plus de 20K abonnés après avoir posté une photo en soutien au Rwanda. Après les représailles, il a fini par faire marche arrière en s’excusant auprès de la communauté congolaise.
• Il y a le partage massif des illustrations de l’artiste M Kadima qui accusent Kagamé d’être un génocidaire
• Plusieurs publications dénonçant le partenariat des clubs Paris Saint Germain et Arsenal avec l’état Rwandais. Un clin d’œil est même fait à Killian Mbappé qui semblait tenir sur l’association de son image à des marques qui promeuvent des valeurs positives
• Cette mobilisation a servi pour des manifestations terrain notamment celle de la gare centrale du 30 mai dernier

Le Rwanda ne se laisse pas faire

En analysant de près certains actes et après avoir mené certaines recherches, il nous semble évident qu’à côté de sa foudroyante machine diplomatique, le Rwanda entretient un véritable arsenal digital pour soutenir son narratif et pour ce faire, celui-ci emploie deux principales techniques malignes :

1° Le dédoublement et la multiplication des hashtags

Par exemple, le hashtag #RwandaIsKilling qui s’est fortement répandu, a été dédoublé par #RwandaIsKiling avec un seul ‘’ l ‘’ pour atténuer son impact. Et c’est pareil pour tous les autres. Donc la prochaine fois que vous voudrez faire échos à l’un des hashtags pro congolais, pensez à l’écrire correctement. Et aussi, essayez de ne pas en créer plusieurs nouveaux hashtags dans chaque publication. Restons focus sur les existants.

2° L’anticipation dans la création des contenus

Il faut comprendre que sur Internet, l’information se construit du mix entre les émissions des médias officiels, influenceurs, et la réaction du public à ce propos (UGC : User generated content). Les rwandais anticipent pour interagir massivement sur tous les sujets associés à l’Est de la RDC. D’où la raison d’être de ce space pro rwandais, les réactions des avatars numériques sur les informations publiées par différents médias RFI, France 24, TV5, … Et ces derniers prenant partie pour le Rwanda, s’arrangent pour faire intervenir souvent des experts qui racontent les faits sous une perspective qui leur est favorable.

Imaginez quelqu’un qui ne maîtrise pas ce dossier et qui cherche à s’informer à travers une recherche en ligne ? Que va-t-il trouver ? Donc chers compatriotes, votre soutien à la nation passe aussi par la publication des contenus qui soutiennent notre version des faits. Jusqu’ici les efforts ont tellement bien payés à tel point que le célèbre magazine  » Tarmac  » y a consacré un numéro spécial.

Le pays est en guerre… A nous de jouer !